Espagne : la croissance se tient bien en dépit de l’incertitude politique
EN BREF
- L’institut statistique espagnol (INE) a publié ce jour du détail sur la composition du Produit Intérieur Brut (PIB) pour le 1er trimestre 2016. A la lecture de ces chiffres, il apparaît que la croissance de l’économie espagnole se maintient à un rythme similaire aux deux trimestres précédents (+0,8% sur le trimestre et de 3,4% l’an).
- La demande domestique, en particulier les dépenses de consommation privée et publique, représente le noyau dur de cette croissance. Les dépenses d’investissement progressent plus modestement sur le trimestre, de 0,4% par rapport au trimestre précédent, illustrant possiblement l’impact négatif du climat d’incertitude politique sur les décisions des entreprises. Dans la continuité des trimestres précédents, la demande externe, mesurée par la contribution du solde commercial à la croissance, soustrait quelques décimales de point de croissance sur le trimestre. Les exportations de biens et services en volume se replient pour la première fois depuis le 3ème trimestre 2013 (-0,5%) et les importations conservent une tendance haussière (+0,3%).
La croissance économique reste dynamique
Le PIB en volume enregistre un onzième trimestre consécutif d’expansion, en affichant une progression de 0,8%, similaire à celle des deux trimestres précédents. En rythme annuel, l’économie espagnole affiche toujours une performance un cran au-dessus de ces partenaires européens à 3,4% (graphique ci-contre), un rythme d’activité qui nous semble être désormais une borne haute pour les trimestres à venir. Ceci pourrait même se concrétiser par une croissance annuelle passant sous les 3% l’an en cours d’année. Toutefois, le PIB en volume revient progressivement sur son niveau le plus haut atteint au 2ème trimestre 2008 : l’écart avec ce dernier n’étant plus que de 3%, contre 9,3% au plus bas du cycle.

La consommation en soutien de l’activité, la contribution de l’investissement se fait plus modeste
La ventilation du PIB par dépenses fait ressortir trois éléments principaux : d’une part, le cœur de la croissance sur le trimestre demeure la consommation des ménages (+0,9% de trimestre à trimestre) et des administrations publiques (+0,8%). La contribution à la croissance de cette dernière a pris un peu plus d’ampleur sur l’année écoulée.
D’autre part, les dépenses d’investissement ont ralenti sur le trimestre, en affichant leur plus faible hausse depuis le T2 2013 (+0,4% en glissement trimestriel). Après sept trimestres consécutifs de progression, les dépenses d’investissement en construction se sont contractées de 0,2% au 1er trimestre de l’année. L’investissement dit productif, regroupant les dépenses en machines et équipements des entreprises, enregistre une hausse modeste de 0,4% et voit son rythme de croissance fléchir légèrement à 6,4% l’an (contre une moyenne de 7,2% sur l’année 2015). Enfin, l’investissement en propriété intellectuelle, qui englobe l’acquisition d’un certain nombre d’actifs immatériels (logiciels, bases de données, brevets, etc.) enregistre une faiblesse hausse sur le trimestre et progresse de 2,3% l’an.

Les exportations fléchissent sur le trimestre
Enfin, le troisième élément concerne l’apport de la demande externe à la croissance de l’économie, illustré par l’évolution de la balance commerciale des biens et services. Cette contribution reste négative à la fois sur une base trimestrielle et annuelle. Après deux trimestres consécutifs de forte hausse, les exportations de services se replient de 1,7%. De l’autre côté, la croissance des importations de biens se modère à 3,3% l’an. La dynamique des importations de services est solide sur les deux derniers trimestres, en hausse de 15% l’an au 1er trimestre 2016.
Enfin, l’effet de restockage est limité sur le trimestre et impacte la croissance de 0,1 point de pourcentage sur une base de comparaison trimestrielle.
Télcharger - Espagne : la croissance se tient bien en dépit de l’incertitude politique (pdf - 370.96 Ko)Rédigé par
Thomas FOICIK le 26 mai 2016
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