Suivi des marchés de la semaine

Perspectives Économiques et Financières

Découvrez et téléchargez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine du 24 août

Une dette qui ne finit pas de s’alourdir

Ces derniers mois, quel que soit le secteur, quel que soit la zone géographique, les besoins de financement des entreprises se sont accrus et la tendance ne semble pas se tarir.

Après une période de courte durée où le marché primaire s’est arrêté, nous avons assisté à une augmentation très significative des émissions de dette de la part des Sociétés Non Financières (SNF) de la catégorie investissement. Celles-ci, après la mise en place des mesures d’urgence déployées par les banques centrales, ont eu recours au crédit bancaire et surtout aux marchés obligataires. Ces entreprises ont rallongé leurs maturités d’emprunt et pour certaines ont augmenté leurs tailles d’émission afin de se doter de suffisamment de trésorerie pour se prémunir d’une baisse de l’activité. A contrario, bien qu’il se soit repris avec l’action de la banque centrale, le marché monétaire européen n’a pas retrouvé ses niveaux d’encours de 2019 et on a observé que certains émetteurs uniquement présents sur ce marché ont préféré le délaisser pour aller chercher de la dette à plus long terme pour s’assurer une liquidité. A l’image d’Eiffage, acteur régulier du marché monétaire qui a préféré en juin dernier se tourner vers le marché obligataire pour la première fois et y émettre 500M€ à 7 ans.

La situation de l’endettement des entreprises était déjà un sujet avant la crise. La dette nette des entreprises françaises rapportée au PIB a ainsi augmenté de manière régulière, passant de 26 % en 2010 à 33 % fin 2019. Dans les mois à venir, le renforcement des besoins de financement, pourrait précipiter encore un peu plus la situation financière de certaines d’entre elles.

Plus particulièrement, c’est le cas des PME et TPE ayant bénéficié des prêts garantis et des reports de charges, qui pourraient ne pas réussir à faire face à leurs engagements. Les solutions de crédit apportées par les Etats ne font que reporter dans le temps une partie du problème.

Les réductions de coûts réalisées par de nombreuses entreprises ainsi qu’une moindre propension à l’investissement des grosses entreprises risquent de toucher toute la chaîne de sous-traitance et va de facto les pénaliser aussi.

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