Edito - Janvier 2022

Edito

La somme de tous les dangers

  Le passage au nouveau cycle annuel est un moment pour apprécier les risques qui peuvent altérer le cheminement d’une stratégie. Force est de constater que la poursuite de la hausse des marchés boursiers, sans grands à-coups depuis un an, n’est pas le dernier des paradoxes. Une trajectoire étonnante alors que la pandémie a révélé de nombreuses faiblesses dans l’organisation de nos sociétés, déjà bien fracturées.

   Le choix de fonctionnement depuis plusieurs décennies a été celui du flux tendu. Peu de place pour l’amélioration par le temps, l’apprentissage par la durée. Et la conséquence en a été une absence quasi générale de plasticité de nos corps sociaux et économiques. Une qualité qui aurait pu permettre de mieux résister au choc de l’interruption du mouvement permanent des hommes et des marchandises. Car si le multilatéralisme était déjà remis en cause, la poursuite de la mondialisation et l’émiettement des sites de production et d’assemblage ont facilité la résurgence synchronisée de pénuries aux premiers grippements de nos chaînes logistiques. Ce constat a d’ailleurs contribué à une accumulation de défiances envers nos choix de gouvernance et nos stratégies de dépendances.  

« Il a mis les pouvoirs publics au carrefour « des savoirs et des pouvoirs » alors même que les populations se polarisaient idéologiquement sur fond d’incertitudes face aux contaminations et d’absence de coopération entre pays. »

Francis Jaisson

  Qu’en est-il pour l’investisseur de long terme ? Si les dogmes de l’orthodoxie monétaire et budgétaire ont volé en éclat depuis la crise de 2008, il semble que les taux d’intérêt soient pourtant arrivés sur un niveau plancher après 40 années de baisse. Une longue décrue qui s’est prolongée avec les plans de relance successifs des banques centrales et des gouvernements ces dernières années. Or la perspective de l’arrêt des politiques d’achats des autorités monétaires fait peser un risque de remontée des taux longs et de fragmentation des coûts d’emprunt à l’intérieur de la Zone euro. Une rupture alors même que les émissions des États (nettes des achats de la BCE et des remboursements) seront à nouveau positives cette année. De la même façon, le ralentissement des dépenses budgétaires extraordinaires devrait mécaniquement affecter la sphère privée. Or, la somme du renchérissement du coût du crédit ou du levier financier à celui de la disparition des mesures de soutien ou de garantie est bien de nature à mettre en péril les acteurs les plus faibles. Un mouvement dont la vitesse pourrait surprendre les marchés, l’accélération étant le propre des chutes plus que des ascensions.

Rédigé par
Francis Jaisson

Francis Jaisson
Directeur général délégué en charge de l'ensemble des Gestions, de la Commercialisation, de la Négociation et de l'ensemble des Recherches

Le 20 janvier 2022

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