"Le regard de la gérante" - Droits de douane, tensions et transitions : L’Europe sous pression
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Considérant les impacts de la mise en place des droits de douane sur les performances boursières du marché européen, nous approfondissons dans l’éclairage de la semaine leurs conséquences pour les entreprises européennes à la lumière de ces variations.
Ces annonces s’inscrivent dans un paysage économique global en recomposition, tel que nous l’analysons dans nos Perspectives Économiques et Financières.
La stratégie américaine - offensive sur les volets fiscaux, industriels et désormais commerciaux - bouleverse les équilibres établis.
La réponse de l’Union européenne n’est pas encore connue et prend du temps à se dessiner mais la lecture des performances sectorielles nous permet d’apporter de la granularité en termes d’analyse. Nous observons une dynamique favorable aux valeurs domestiques alors que les titres exposés au commerce mondial et aux chaînes d’approvisionnement complexes ont été pénalisés. Les sociétés capables de fixer leurs prix de vente ou bénéficiant de base de coûts locales semblent mieux armées, tandis que les sociétés dépendantes d’investissements discrétionnaires, ou opérant dans des filières transnationales — services aux entreprises, automobile, technologie — font désormais face à un contexte plus incertain auxquels elles vont devoir s’adapter. Les défis ne reposent pas uniquement sur le choc de coûts immédiat mais sur celui d’une recomposition progressive des chaînes de valeur.
Pour les entreprises européennes, il s’agit désormais de réévaluer la soutenabilité de certains schémas logistiques, de redéfinir les priorités d’investissement et, dans certains cas, d’absorber un ralentissement de la demande finale. Les effets de second ordre, en particulier sur les décisions d’investissement, les projets de migration informatique, ou l’exposition indirecte à l’Asie, sont déjà perceptibles dans certaines communications d’entreprises. Cet environnement nous conforte dans notre approche sélective, privilégiant les modèles économiques résilients et les positionnements stratégiques adaptés à un environnement politique et géopolitique plus incertain. Ainsi nous continuons de privilégier les sociétés qui se distinguent par leur positionnement stratégique, leurs modèles économiques et leur capacité à adapter leur modèle d’entreprise.
Rédigé par

Margot LIÈVRE-CORMIER
Gérante OPC Actions Europe