"OnDécrypte l'Hebdo" - Persistance

Perspectives Économiques et Financières

Temps de lecture : 11 min

Découvrez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine - 30 juin 2025

Ce 26 juin, nous avons présenté nos nouvelles Perspectives Economiques et Financières intitulées « les défis des nouvelles réalités ». Dans le cadre de ce document, nous sommes revenus brièvement sur notre vision et notre analyse de l’environnement inflationniste, au regard des récents développements sur la mise en place de droits de douane par l’administration américaine et la volatilité observée sur les prix du pétrole en lien avec la stratégie de l’OPEP+, et plus récemment, des évènements géopolitiques au Moyen Orient.

Le postulat que nous adoptons sur la dynamique des prix est selon nous confirmé par ces récents évènements. L’équilibre structurel que nous décrivons, avec à la baisse, les pressions désinflationnistes en provenance des nouvelles technologies ou encore de la désinflation importée, nous paraît encore aujourd’hui dominé à la hausse par des pressions inflationnistes issues de la transition énergétique, des tensions géopolitiques et de la relocalisation, même si les tensions sur les marchés du travail s’estompent quelque peu. Cette grille de lecture nous semble plus que jamais pertinente au regard des évènements géopolitiques observés sur le premier semestre. 

La hausse des droits de douane américains alimente la pression sur les prix à court terme aux Etats-Unis, renforçant l’effet inflationniste structurel du mouvement de relocalisation et de régionalisation. Le ciblage de certaines matières premières telles que l’acier, l’aluminium ou le cuivre, devrait conduire à une hausse des prix des intrants tant que la production nationale américaine ne sera pas en mesure de répondre à la demande. Pour le reste du monde, l’effet sera dépendant de l’ampleur des droits de douane. Si ils restent mesurés, l’environnement restera structurellement inflationniste. Cependant, des niveaux extrêmes pourraient être vecteurs de désinflation en raison du ralentissement économique initié par un freinage des échanges et d’une baisse des marges des entreprises. 

A plus court terme, le changement de stratégie de l’OPEP+ et la hausse importante de la production excédentaire de pétrole par rapport aux quotas de ses membres allègent les tensions sur le prix du pétrole et pourrait conduire une modification du comportement des acteurs du marché. Toutefois, le caractère conflictuel du monde maintient une épée de Damoclès sur les prix de l’or noir, comme nous l’avons constaté sur les deux dernières semaines.

Ainsi, même si nous restons vigilants sur l’impact de la hausse des droits de douane américain sur la dynamique de l’activité mondiale et ses effets sur l’inflation, nous conservons une vision dans laquelle le maintien de vecteurs inflationnistes structurels contribue à entretenir une dynamique des prix soutenue. Dans ce cadre, nous relevons qu’au-delà de la volatilité mensuelle des prix, la moyenne sur 5 ans de l’inflation reste encore sur les derniers points supérieure à 4% aux Etats-Unis, et proche de ce seuil pour la zone Euro. Une persistance de l’inflation dans une vision de long terme avec laquelle les banques centrales doivent composer pour statuer sur leurs actions, faisant écho au message de prudence de Jerome Powell lors de son audition devant le congrès américain le 24 juin dernier.

Rédigé par :

Frédéric KLEISS
Responsable des Recherches

Sommaire

Analyse de l’évolution des marchés :
  • Obligataire par Matthieu OHANA
  • Actions Europe par Alexandra LE DOEUFF
  • Actions Internationales par Keyn GAGNON
  • Le regard de l'analyste par Benjamin BIYOGO
Analyse Suivi Macroéconomique :
  • États-Unis par Sébastien BERTHELOT
  • Europe par Eloïse GIRARD-DESBOIS et Jean-Louis MOURIER
  • Asie par Louis MARTIN
    • Focus : Allemagne, des projets budgétaires de relance ?

 

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